Chouaib Sahnoun
C’est depuis Alger, capitale d’un pays farouchement opposé à la position marocaine, que Mesad Boulos, conseiller stratégique de Donald Trump, a lancé une bombe diplomatique. Son message ? Clair, net et sans détour : le seul cadre viable pour résoudre le dossier du Sahara est le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine. Pas de “plan B”, pas de demi-mesure
Relayée par le quotidien algérien El Watan, cette déclaration sonne comme un désaveu cinglant du narratif entretenu depuis des décennies par les autorités algériennes
Durant sa visite à Alger, Boulos n’a pas tourné autour du pot. Face au président Abdelmadjid Tebboune et au chef de la diplomatie Ahmed Attaf, il a réitéré l’engagement américain : Washington soutient fermement le plan marocain, jugé “sérieux, crédible et réaliste” par Trump. Et ce soutien n’est pas symbolique , il s’accompagne d’une volonté d’agir, aux côtés de l’ONU et des acteurs régionaux, pour avancer vers une solution définitive
Cette sortie publique s’inscrit dans la continuité de la lettre adressée par Donald Trump au roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône, confirmant noir sur blanc la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara
Trump, dans cette même lettre, a souligné l’importance du partenariat américano-marocain : accords d’Abraham, lutte contre le terrorisme, coopération économique et stabilité régionale. Un agenda ambitieux qui contraste avec la posture d’Alger, figée dans son refus de dialogue direct avec Rabat, malgré les appels répétés du roi à dépasser les querelles stériles
Pour Rabat, le soutien américain ne se limite pas au politique : il renforce aussi la légitimité du Maroc à exploiter et développer les ressources du Sahara , phosphate, pêche, énergies renouvelables, et potentiels pétroliers. Trump invite même les investisseurs américains à s’engager dans cette région, vue comme un pôle de croissance et de stabilité pour le Maghreb
Pour l’analyste Abdelhadi Mazrari, cette déclaration depuis Alger même est plus qu’un message : c’est un avertissement. Elle souligne que le blocage ne vient pas de Rabat, mais bien de l’intransigeance algérienne, isolée alors que de plus en plus de pays reconnaissent la marocanité du Sahara
En clair, Trump vient de rappeler que le Sahara est désormais une pièce centrale de la stratégie américaine en Afrique du Nord. Et il l’a fait… depuis le cœur même de la capitale algérienne. Un geste diplomatique aussi audacieux que calculé
