Chouaib Sahnoun
Voilà le nouveau symbole d’un malaise grandissant dans les zones touristiques du royaume. À Tanger, Al Hoceïma ou Nador, des clients , locaux comme étrangers, dénoncent la flambée indécente des prix dans les cafés de bord de mer. Sur les réseaux sociaux, les captures de factures pleuvent : 25, 30, parfois jusqu’à 90 dirhams pour un simple expresso ou une bouteille d’eau. Et le pire, selon eux ? La médiocrité du service
Le mécontentement ne se limite pas au montant payé. Ce qui irrite, c’est le fossé entre le prix affiché et la qualité livrée. Boissons servies tièdes, gobelets en plastique, personnel peu aimable, toilettes insalubres… l’expérience ne suit pas. « Même à Barcelone, je bois un café à moitié prix dans un endroit propre et agréable », raconte un touriste marocain, déçu
La comparaison avec l’étranger revient comme un boomerang. Beaucoup d’internautes pointent du doigt des destinations concurrentes comme la Turquie ou l’Espagne, qui offrent un meilleur rapport qualité/prix. Une tendance inquiétante pour un pays qui mise lourdement sur le tourisme balnéaire
Ce ras-le-bol dépasse aujourd’hui la simple indignation virtuelle. La députée Koloub Faitah a officiellement interpellé le gouvernement sur ces pratiques tarifaires jugées abusives. Elle exige des mesures concrètes pour réguler les prix, surtout durant la haute saison, et protéger le pouvoir d’achat des Marocains
Si cette dérive n’est pas freinée, c’est la crédibilité de toute l’industrie touristique marocaine qui pourrait en pâtir. Le café sur une terrasse avec vue devrait être un plaisir accessible, pas un luxe indécent. À ce prix-là, c’est la relation entre hôteliers, restaurateurs et clients qui risque de se rompre
Ce phénomène reflète un manque criant de régulation et une exploitation opportuniste de l’afflux estival. Plutôt que d’améliorer l’offre, certains établissements préfèrent gonfler les prix sans élever les standards. Résultat : un tourisme de plus en plus perçu comme un piège à portefeuille. Ce n’est ni durable, ni juste