Chouaib Sahnoun
À l’occasion de la fête du Travail, le ministre de l’Inclusion économique, des PME et de l’Emploi, Younes Sekkouri, a annoncé une mesure inédite à l’issue d’une réunion centrée sur la lutte contre le chômage des jeunes peu ou pas qualifiés. Cette annonce intervient avec un Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, désireux de redorer son image après des résultats jugés décevants en matière d’emploi.
La mesure prévoit l’octroi d’une subvention aux entreprises qui recrutent des jeunes sans diplôme. Présentée comme un levier pour dynamiser l’emploi, elle s’adresse à une frange souvent négligée des politiques publiques : les jeunes sans formation ni qualification, qui forment pourtant une part importante du chômage national.
Pour le gouvernement, il s’agit de mobiliser le secteur privé afin de réduire les inégalités d’accès à l’emploi. Pour les critiques, c’est un nouveau coup de pouce au patronat après d’autres aides accordées à divers secteurs comme le transport ou l’importation de bétail qui ne règle pas les problèmes de fond. Le recours à des incitations financières pose ainsi la question de leur efficacité à long terme, et de la capacité des finances publiques à soutenir ce rythme de dépenses.
Alors que la promesse électorale du RNI de créer un million d’emplois d’ici 2026 semble de plus en plus difficile à tenir, cette nouvelle mesure pourrait apparaître comme une réponse de circonstance, voire comme une tentative de maquiller un bilan en demi-teinte. Une approche qui, pour certains observateurs, revient à vouloir “cacher le soleil avec un tamis” selon l’expression populaire marocaine.