Chouaib Sahnoun
Une nouvelle forme de contestation, semblable au « Hirak », s’installe progressivement dans les souks des zones rurales, notamment dans les marchés des petites villes. Ce phénomène prend une ampleur particulière en cette période de Ramadan, où la demande en produits de première nécessité explose.
Avec l’augmentation des besoins, de nombreuses familles peinent à subvenir à leurs dépenses, d’autant plus que les prix des denrées de base – fruits, légumes, blé – produits localement, ont récemment connu une flambée. En cause : une spéculation effrénée et incontrôlée, contre laquelle le gouvernement peine à trouver une réponse efficace et durable.
Comme chaque année, la spéculation atteint son paroxysme durant le Ramadan et les périodes de fête, entraînant une hausse injustifiée des prix. Cette année, un nouvel élément vient accentuer le malaise : la diffusion massive d’images sur les réseaux sociaux, montrant des scènes de tension extrême dans plusieurs marchés ruraux. À Sefrou et dans certaines zones du centre du pays, la colère des habitants est manifeste, et des débordements ont été évités de justesse.
Sans mesures concrètes et immédiates, la situation pourrait rapidement s’envenimer. Dans ces régions, où les besoins sont pourtant limités et se concentrent sur l’essentiel, la frustration grandit. Le risque d’un effet domino vers les grandes villes est réel, d’autant plus que ces dernières font déjà face à un exode rural massif. Même si les récentes précipitations offrent un répit temporaire, elles ne suffiront pas à apaiser la détresse des populations.
