Chouaib Sahnoun
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont approuvé, lundi, une réforme majeure : la numérisation complète du processus de demande de visa Schengen. Cette innovation marque la fin d’une époque ,celle des rendez-vous consulaires interminables et des étiquettes collées dans les passeports.
Désormais, toutes les demandes de visa Schengen seront déposées en ligne, au moyen d’une plateforme unique et centralisée. Les candidats pourront y téléverser leurs documents de voyage, leurs données biométriques et payer les frais administratifs sans avoir à se déplacer. En cas d’acceptation, ils recevront un code-barres crypté à imprimer ou à sauvegarder sur leur téléphone, remplaçant le traditionnel autocollant.
Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, a salué une réforme qui « simplifiera considérablement les démarches pour les voyageurs ».
Le nouveau système concernera les 23 pays membres de la zone Schengen, ainsi que les États associés comme la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Après une longue phase de négociations au Parlement européen, le règlement entrera pleinement en vigueur trois semaines après sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.
Cette numérisation s’inscrit dans une réforme plus vaste du contrôle des frontières européennes, avec l’introduction simultanée du Système européen d’information et d’autorisation de voyage (ETIAS) et du Système d’entrée/sortie automatisé (EES).
Le système ETIAS, comparable à l’ESTA américain, concernera les voyageurs dispensés de visa (issus d’environ 60 pays).
Le système EES enregistrera automatiquement les données biométriques, les dates d’entrée et de sortie ainsi que les cas de dépassement de séjour.
L’ensemble vise à renforcer la sécurité tout en accélérant les flux migratoires légaux.
Avec cette réforme, le visa Schengen devient une expérience numérique, alignée sur les standards modernes de mobilité internationale. Elle devrait faciliter la vie de millions de voyageurs, étudiants, touristes, travailleurs et familles ,souvent confrontés à des délais consulaires épuisants.
Cependant, certains observateurs redoutent une fracture numérique, notamment pour les demandeurs dans les pays où l’accès à Internet ou aux outils numériques reste limité.
L’Union européenne dit adieu aux tampons, aux rendez-vous consulaires et aux files d’attente. Le visa Schengen entre dans une nouvelle ère numérique, symbole d’une Europe plus connectée, plus fluide… et plus surveillée.
