Chouaib Sahnoun
La ministre du Tourisme, Fatima-Zohra Ammor, proche du chef du gouvernement Aziz Akhannouch, vient une nouvelle fois de provoquer la colère des professionnels du secteur. En cause : des chiffres hasardeux, présentés comme des preuves de réussite, mais qui ne résistent pas à la vérification
Lors d’un meeting partisan du RNI à Marrakech, censé dresser un bilan sectoriel, la ministre a affirmé que le parc hôtelier national s’était enrichi de 240 “hôtels” en quatre ans. Une annonce spectaculaire qui aurait de quoi réjouir l’opinion publique et flatter l’action gouvernementale… si elle n’était pas erronée
Rapidement, les professionnels du tourisme, conseils régionaux et fédérations en tête, ont remis les pendules à l’heure : il ne s’agissait pas d’hôtels au sens strict, mais d’un ensemble de structures hétérogènes,maisons d’hôtes, riads, auberges, résidences ou établissements non classés. Autrement dit, une addition trompeuse qui brouille la réalité et gonfle artificiellement le bilan présenté
Face au tollé, la ministre a reconnu une “erreur de terminologie” et promis de rectifier. Mais ce couac illustre un problème plus profond : la communication officielle sur le tourisme repose trop souvent sur des amalgames entre “arrivées”, “nuitées”, “capacités” et “ouvertures”. Résultat : on maquille la stagnation de certains maillons, comme l’hôtellerie, derrière une rhétorique triomphaliste
Une fois encore, le gouvernement donne l’impression de préférer la mise en scène politique aux données rigoureuses, quitte à fragiliser la confiance des professionnels et à alimenter la suspicion du public